Le billet de Salah

Textes sur l'actualité Harki en générale

Salah

Qui a conservé la nationalité française à l’indépendance de l’Algérie ?

réponse du Consulat Général de France à Oran

1. Principes

L’Ordonnance n° 62-825 du 21 juillet 1962 relative à certaines dispositions concernant la nationalité française, prises en application de la loi n° 62-421 du 13 avril 1962 précise quelles sont les personnes qui ont conservé la nationalité française à la date de l’annonce officielle des résultats du scrutin d’autodétermination. En conséquence, ont conservé la nationalité française sans devoir effectuer de formalité les personnes de statut civil de droit commun, citoyens français régis par la loi civile française avant l’indépendance de l’Algérie, c’est à dire :

– les personnes d’ascendance métropolitaine,

– les personnes d’origine européenne ayant acquis la nationalité française en Algérie,

– les personnes de religion juive originaires d’Algérie,

– les personnes nées de parents dont l’un relevait du statut civil de droit commun,

les personnes originaires d’Algérie de statut musulman ayant accédé au statut de droit commun par décret ou par jugement avant l’indépendance (les décrets ont été publiés au journal officiel et les jugements se trouvent dans les archives des tribunaux algériens).

Toute personne née avant le 1er janvier 1963 et qui relevait du « statut civil de droit local » au moment de l’indépendance de l’Algérie (3 juillet 1962) a perdu la nationalité française au profit de la nationalité algérienne, sauf :

– si elle a souscrit auprès des autorités françaises, avant le 22 mars 1967, la déclaration recognitive prévue par la loi (il est maintenant trop tard pour le faire) ;

– ou si cette déclaration recognitive a été souscrite par le père ou à défaut par la mère.

2. Réponses aux questions fréquentes relatives à la conservation de la nationalité française à l’indépendance de l’Algérie

Je suis né(e) en France métropolitaine ou en Algérie avant le 1er janvier 1963, de parents de statut civil de droit local, nés en Algérie avant l’indépendance, et je réside actuellement en Algérie. Puis-je revendiquer la nationalité française par le « double lien du sol » (naissance en France de parents nés en Algérie du temps où l’Algérie constituait un département français) ?

Non : le double lien du sol ne s’applique pas dans ce cas-là. La personne de statut de droit local, née en France métropolitaine avant le 1er janvier 1963, a certes été française jusqu’au 1er janvier 1963 mais, à cette date, elle a perdu la nationalité française du fait de l’indépendance de l’Algérie, sauf si son père (ou elle-même si elle avait l’âge pour le faire) a souscrit en France, avant le 30 mars 1967, la déclaration recognitive prévue par la loi.

J’ai travaillé avant l’indépendance pour une préfecture française en Algérie. Ai-je conservé la nationalité française ?

Non. Le seul fait d’avoir travaillé pour une administration française ou pour une entreprise française avant l’indépendance ne donne pas droit à la nationalité française.

Mon père était Algérien et ancien combattant dans l’armée française. Est-ce que cela me donne le droit d’être français ?

Aucune disposition législative ne prévoit d’accorder la nationalité française aux anciens combattants du seul fait de cette qualité. Il en est de même pour leur conjoint et descendants.

Mes parents étaient de statut local et n’ont pas souscrit une déclaration de reconnaissance après l’indépendance pour rester français. Est-ce possible pour eux de le faire maintenant afin de conserver la nationalité française ? Non. Cette possibilité était offerte jusqu’en mars 1967. Maintenant, c’est trop tard.

Après le décès de mon père l’an dernier, on a retrouvé sa carte d’identité établie en 1957 et il est inscrit dessus qu’il est de nationalité française ; je vis toujours en Algérie et j’aimerais connaitre les démarches à suivre et si je peux avoir aussi la nationalité française
Le seul fait d’avoir été titulaire d’une carte d’identité française avant l’indépendance de l’Algérie ne donne aucun droit à l’obtention de la nationalité française, même si cette carte porte la mention « nationalité française ». Votre père est donc devenu ressortissant algérien à l’indépendance de l’Algérie et ses enfants sont algériens aussi, sauf si votre père bénéficiait du statut civil de droit commun au moment de l’indépendance. Dans ce dernier cas, vous devez en apporter la preuve en présentant soit le décret, soit le jugement qui lui a permis d’accéder au statut civil de droit commun

Renégats de Nantes:

Fugitifs de la Mémoire, Piégés par la Lumière

Rappelez-vous, ô frères et sœurs, qui furent vos pères, Et qui furent vos mères, dans ces temps de tourmente, Pourquoi ils durent quitter, au péril de leurs vies, Leurs terres natales, où la mort rôdait, ombre menaçante.

Les dénonciations fallacieuses, la course à la posture, Des combattants de l'ombre, faisant des victimes désignées, La guerre d'Algérie, une lutte fratricide et civile, Contre l'armée française, mais aussi entre frères ennemis.

Le MNA, le FLN, dans un combat acharné, L'OAS surgit, appliquant les mêmes méthodes impitoyables, Le FLN, surévaluant le sentiment nationaliste, S'acharna sur sa propre population, dans une marche forcée.

Une tentative échouée de conscientisation forcée, Où les paysans, pris au piège, n'eurent d'autre choix, Que de prendre les armes, pour se défendre, par nécessité, Par honneur, par pression familiale, clanique, ou pour survivre.

Alors, iriez-vous blâmer vos pères pour leurs choix, Vous qui vivez, grâce à leurs sacrifices, confortablement en France, À l'abri du besoin et de la misère, dans une douce ignorance, De la vérité de leurs combats, de leurs souffrances et de leurs peines.

Toi et d'autres, qui me lisez, continuez à brandir, Le drapeau algérien, palestinien, avec fierté et ardeur, Mais sachez qu'un jour, ceux que vous défendez, par ignorance, Vous insulteront de traîtres, et ils auront raison, hélas.

Non pas par les choix de vos pères, mais par votre propre trahison, De la mémoire de vos aînés, de toute cette composante, De la nation, vous serez des renégats, cachant votre harkité, Et bombant le torse, avec les vêtements d'un autre, en vain.

Restez dans l'ombre, ô âmes égarées, Ne sortez que pour obtenir avantage et argent, Par le sacrifice de vos parents, oubliés, méprisés, Ne sortez à la lumière que travestis, déguisés.

Enfants d'immigrés, "beurs" ou tiers-mondialistes, Opposants derrière un écran, ultra-gauchistes, Prêts à ouvrir les frontières, par idéologie mortifère, Vous finirez menacés, isolés, montrés du doigt, dans votre propre terre.

Par ignorance, vous suivez des voies sans issue, Lisez des livres, prenez le temps de réfléchir, Sur vos rapports avec votre histoire familiale, soyez fiers, Droits et dignes, comme le furent vos parents, vos pères.

Honte à vous, honte à vous, mercenaires sans âme, Vous contactez l'ONAC, mais dans cet acronyme, il y a "Anciens Combattants", Qu'étaient vos pères, et vous, quel combat menez-vous, Hormis celui des autres, qui n'ont que faire de votre histoire, que vous vous appropriez.

Vous avez une croix à porter, ne portez pas celle du voisin, Soyez vous-mêmes avant de tendre la main, Ne vous inventez pas un combat qui ne sera jamais le vôtre, Honorez vos ancêtres, leur mémoire, leur sacrifice, leur gloire.

Ceux et celles qui ne veulent pas assumer ce passé, Aient au moins la dignité de ne pas cracher dans la soupe, Aussi amère soit-elle, en déposant des dossiers, des recours, Et des démarches auprès des administrations et des lois, Qui défendent, protègent et soutiennent les enfants de harkis, Leurs pères, mères et souvent veuves. Que le choix soit clair, Définitif et assumé, redevenez immigrés, déchirez vos papiers, Ne gardez que le vert et ne dit-on pas avoir le cœur entre deux chaises ? Choisissez la vôtre et restez-y assis, lorsque votre choix, Aussi mauvais soit-il, sera définitif, vous tomberez de haut, Et vous rappellerez peut-être cette maxime !

Ô âmes perdues, revenez à la lumière, Ressaisissez-vous, avant qu'il ne soit trop tard, Ne laissez pas l'oubli et les mensonges, effacer votre histoire, Et que vos âmes, enfin apaisées, trouvent la paix éternelle.

Ô souvenirs évanescents, ô mémoires enlacées, Dans les méandres du temps, les échos de leurs voix résonnent, Ne laissez pas les vents du passé emporter leurs traces, Et que leurs âmes, enfin apaisées, trouvent la paix éternelle.

le « parti de la France », et les « anciens et nouveaux harkis

La guerre civile qui a déchiré t l’Algérie résulte de causes multiples, qu’il n’est pas question de réduire à une seule. Sans verser dans l’idéalisme, il est pourtant permis de souligner le rôle de la mythification du passé, et de la manipulation des mythes comme armes de propagande et de polémique, dans la reproduction d’événements comparables. Nous ne sortons pas de notre domaine en réfléchissant aux rapports qui peuvent exister entre l’histoire - récit ou interprétation des faits passés, et l’histoire s'est faite sous nos yeux.

La manipulation de la mémoire, arme de polémique et de guerre civile

A en juger d’après les informations diffusées par la presse, la guerre civile qui sévit en Algérie depuis 1992 est présentée par ses protagonistes comme une continuation ou une réédition de la Guerre de libération, dans laquelle chacun des deux camps prétend s’attribuer le rôle glorieux du Moudjahid et imposer celui du traître à son adversaire. Pour atteindre ce dernier but, ils recourent à deux mythes accusateurs, distincts à l’origine, mais qui tendent à se confondre :

le « parti de la France », et les « anciens et nouveaux harkis ».

Le premier est le plus ancien. Il paraît avoir été lancé sous cette formulation par le président Boumedienne, afin de disqualifier les diplômés et intellectuels francophones (plus nombreux que jamais dans les quinze premières années de l’indépendance) qu’il utilisait tout en les soupçonnant de faiblesse pour les « doctrines étrangères destinées à l’exportation ». Ce thème prolongeait la vieille méfiance envers les élites formées par l’enseignement secondaire et supérieur français avant 1962, accusées de trahir les intérêts et les sentiments de leur peuple par l’Association des oulémas de culture arabo-islamique et surtout par le mouvement national-populiste animé par Messali Hadj (Étoile nord-africaine, PPA, MTLD) ; anti-intellectualisme que le FLN-ALN avait su, apparemment, surmonter en acceptant les lycéens, étudiants et diplômés francophones dans ses rangs. Il a été repris par les étudiants et diplômés arabophones, mécontents de l’insuffisance de leurs débouchés dans l’administration et l’économie nationale.

Le second thème est plus récent, puisqu’il remonte à la création d’unités de supplétifs musulmans de l’armée française, les harkas, en 1956. Mais le nom de harkis s’est rapidement élargi à tous les Algériens ayant combattu l’ALN dans les rangs français, que ce soit dans différents corps d’auxiliaires ou dans les unités régulières d’engagés ou d’appelés. Il est ainsi devenu synonyme de traître à la cause nationale.

Ces deux thèmes ont naturellement tendu à se confondre dans les polémiques opposant diverses tendances idéologiques algériennes, bien avant le début de la crise actuelle. C’est ainsi qu’en mars 1988, trois anciens officiers de l’ALN ont appelé les « anciens moudjahidine » à se mobiliser contre « l’ennemi séculaire de notre peuple qui, vingt-cinq ans après l’indépendance, n’a pas encore abandonné l’espoir de nous soumettre à nouveau par Algériens interposés »[...], « la France qui ne renoncera jamais à regagner une guerre qu’elle n’a perdu que militairement » (sic), « par l’intermédiaire d’anciens ou de nouveaux harkis, présents dans les rangs de l’État », car il existerait encore des Algériens « profondément français dans leur tête » . Quelques mois plus tard, l’un de ces officiers accusa la France d’avoir provoqué les émeutes d’octobre 1988 à Alger pour punir le président Chadli d’avoir ordonné la fermeture aux élèves algériens des lycées de la mission culturelle française, en infiltrant parmi les jeunes manifestants des « éléments traîtres » qui auraient crié « Vive la France » et brûlé des drapeaux algériens [3].

La tendance arabo-islamiste, qui s’exprimait dès cette époque dans la presse arabophone, interprétait alors toute l’histoire nationale depuis 1830 comme une lutte permanente entre deux catégories d’Algériens : les vrais « enfants de l’Algérie », qui « défendent leur religion, leur langue, leur personnalité et leur appartenance civilisationnelle », et les « enfants de la France », qui « défendent partout la langue française, les modèles politico-économiques occidentaux », sans distinguer les communistes des libéraux.

Il n’est donc pas étonnant que le FIS ait présenté son action comme le parachèvement de la Guerre de libération entreprise par le FLN contre la domination française, tout en la situant dans une résistance plus large de l’Islam contre « l’invasion culturelle » occidentale.

« Si mon père et ses frères ont expulsé physiquement la France oppressive de l’Algérie, moi, je me consacre avec mes frères, avec les armes de la foi, à la bannir intellectuellement et idéologiquement, et à en finir avec ses partisans qui en ont tété le lait vénéneux », déclarait Ali Benhadj .

De leur côté, les partisans et alliés du pouvoir militaire établi en janvier 1992 peuvent difficilement accuser le FIS d’être le « parti de la France » - même s’ils ont commencé par reprocher à Paris ses réticences envers l’interruption du processus électoral et ses conseils de retour à la démocratie. Mais de plus en plus souvent, paraît-il, la presse francophone pro-gouvernementale ou anti-islamiste présente les égorgeurs du GIA ou de l’AIS comme d’anciens harkis ou des fils de harkis poursuivant la vengeance de leurs pères contre les « anciens moudjahidine ». Le général candidat à la présidence Liamine Zeroual a, paraît-il, officialisé cette thèse lors de sa campagne électorale : après avoir qualifié les membres des groupes islamistes de criminels, traîtres et mercenaires, il aurait ajouté : « la majorité sont des fils de harkis ».

Officielles ou non, toutes ces déclarations suscitent de fortes objections. Les Algériens francophones sont-ils tous nécessairement des francophiles et des francisés ? Il suffit de lire la presse algérienne en langue française pour constater que non. Bien loin de former un seul « parti », ils se sont toujours partagés entre des tendances divergentes : pour ou contre le pouvoir politico-militaire établi depuis 1962, pour ou contre le coup de force de 1992 et le nouveau pouvoir militaire qu’il a instauré. Certains sont résolument laïques ou détachés de l’Islam ; d’autres restent plus ou moins attachés à la religion islamique dont se réclament la plupart des partis algériens ; même le FIS ne manque pas de bilingues ou de francophones dans sa direction.

Quant aux « anciens harkis », recrutés en grande majorité dans la paysannerie pauvre des campagnes les plus reculées, on ne saurait les identifier aux intellectuels « francisés ». L’épuration sauvage qui les a frappés en 1962 ne leur a laissé aucune chance de coloniser l’État algérien. Il n’est, peut-être, pas impossible que des groupes islamistes aient pu attirer certains de leurs enfants en leur promettant leur réintégration dans la nation musulmane ; mais il semble peu vraisemblable que ceux-ci aient pu rejoindre en masse le camp de la francophobie la plus extrême.

« Parti de la France » et « nouveaux harkis » sont manifestement des étiquettes infamantes, attribuées arbitrairement pour stigmatiser l’adversaire, en prévenant ou en ripostant à ses accusations, sans plus de souci de la vérité.

La manipulation de la mémoire du passé, cause de sa répétition

Pourtant, la répétition apparente de la première guerre d’Algérie par la guerre civile actuelle n’est pas entièrement un faux-semblant. S’il n’est pas question d’expliquer cette dernière par une cause unique, l’on peut au moins rendre compte de son extrême violence par l’image de la précédente qui a été transmise aux nouvelles générations.

Depuis 1962, et surtout depuis le début des années 1970, les autorités algériennes ont organisé et encouragé une commémoration systématique et obsessionnelle de la Guerre de libération. Il est, certes, tout à fait normal qu’un nouvel État exalte l’héroïsme et le sacrifice de ceux auxquels il doit son existence, et même que les hommes au pouvoir en profitent pour se légitimer. Mais il n’est pas normal que ceux-ci répètent et laissent répéter des exagérations ou des contre-vérités, telles que les 45.000 morts du « génocide colonialiste » du 8 mai 1945, ou les 1.500.000 martyrs de la Guerre de libération (alors que le ministère des Anciens moudjahidines a recensé en 1974, 152.862 combattants ou militants tués de 1954 à 1962). Ils ont ainsi perpétué une culture de guerre exaltant la rupture violente avec la France, qui faisait douter que la guerre d’Algérie était finie, et qui donnait l’impression d’un double langage contradictoire, entre un discours à usage externe prônant la coopération avec le partenaire français, et un discours interne dénonçant l’ennemi séculaire du peuple algérien et ses partisans.

Depuis 1972, en réponse au succès des livres d’ Yves Courrière, le pouvoir algérien a fait de « l’écriture de l’histoire » une affaire d’État, en décrétant que l’histoire de l’Algérie serait écrite par des Algériens. S’il a organisé le rassemblement d’archives et de documents, il a soumis le travail des historiens au contrôle contraignant du gouvernement et de l’Association des anciens moudjahidine.

En novembre 1984 a eu lieu à Alger un premier colloque international consacré au retentissement de la Révolution algérienne. Le ministre de la Culture et le directeur du Centre national des études historiques ont tenté d’orienter les travaux en invitant tous les participants, étrangers comme algériens, à témoigner sans réserves ni réticences que la Révolution algérienne avait été un combat exemplaire pour tous les hommes épris de liberté. Cependant, un historien algérien qui voulait parler du terrorisme urbain en a été empêché. Et pourtant, plusieurs témoignages publiés d’anciens moudjahidine attestent clairement que certains chefs avaient donné l’ordre d’ « abattre un Européen, n’importe quel Européen, pourvu que ce soit un Européen » . D’autres livres, publiés comme des « récits » ou des romans, le confirment. Tel jeune maquisard, arrêté et torturé, devient fidaï en 1960 pour venger les siens, en commençant par tuer le premier Français venu : « Beau spécimen de pied noir... Bon gibier du matin », et continue jusqu’en 1962. Le plus inquiétant est un roman, qui justifie le retournement contre le colonialisme de toutes ses armes, à savoir : « la méchanceté sans borne, qui ne fait aucune distinction, ne s’arrête guère à séparer les innocents des coupables, les hommes des femmes et des enfants, une méchanceté volontairement aveugle, uniquement acharnée à détruire [...]. Face à ses ennemis dépourvus de tout sens humain, l’Algérie était en danger de mort. Elle ne trouverait le salut qu’en devenant elle-même inhumaine ». Redoutables sophismes, qui ne peuvent dissimuler un racisme flagrant : « Les tireurs s’évertuaient à trouver le plus possible de têtes chapeautées et de visages cramoisis. Des Espagnols aux casquettes molles tombaient, des Maltais aux tignasses pouilleuses aussi, des Italiens aux visages cauteleux [...]. Ahmed tirait avec le sentiment de nettoyer les rues, de les débarrasser de toute cette faune parasite et immorale qui les encombrait ».

Comment le gouvernement algérien, qui disposait du monopole de l’édition, de l’information et de l’éducation, a-t-il pu autoriser la publication d’une telle apologie du meurtre raciste, alors qu’il dénonçait à juste titre les crimes anti-arabes en France ? Pour qui avait lu ces lignes monstrueuses, la fureur xénophobe du GIA n’avait rien d’imprévisible. L’actuelle mise en cause des fils de harkis détourne l’attention des véritables responsabilités. Au lieu de prôner l’éradication à tout prix du terrorisme islamiste, n’aurait-il pas mieux valu éviter d’en semer et d’en cultiver les graines ? Comme l’a bien dit Mohammed Harbi : « L’idéalisation de la violence [...] requiert un travail de démystification. Parce que ce travail a été frappé d’interdit, que le culte de la violence en soi a été entretenu dans le cadre d’un régime arbitraire, l’Algérie voit resurgir avec l’islamisme les fantômes du passé ».

La manipulation de la mémoire, obstacle à la connaissance historique du passé et à la guérison de ses séquelles

Bien entendu, la Guerre d’indépendance de l’Algérie, événement fondateur de l’État algérien, ne pourra être avant longtemps un sujet purement historique dans ce pays, tant ses enjeux politiques sont importants. Mais pourtant, l’Algérie aurait sans doute gagné à laisser ses historiens assumer librement leurs responsabilités professionnelles et civiques, sans leur imposer les contraintes de mythes et de tabous.

L’histoire des étudiants et diplômés algériens formés par l’Université française de 1880 à 1962 a démontré la fausseté de la vision caricaturale d’une minorité privilégiée ayant renié son peuple, adepte de l’assimilation à la France colonisatrice, puis ralliée tardivement et par intérêt au mouvement national sous la pression des masses populaires. Au contraire, elle a mis en évidence que les vrais assimilationnistes ont toujours été une tendance extrême, que la majorité des membres de l’élite francophone a longtemps voulu concilier les qualités de musulmans et de Français avant de se rallier au mouvement national populiste, et que les promoteurs de ce dernier étaient eux-mêmes une minorité acculturée par les contacts avec la société française, à travers l’école, l’armée, et les relations de travail, bien qu’issue de milieux moins favorisés.

La démystification du mythe du harki, comme archétype du traître à sa patrie et figure antagoniste du héros patriotique, est une tâche beaucoup plus délicate, et pourtant non moins nécessaire.

Les historiens algériens ne peuvent ignorer le fait que le nombre de « Français musulmans » enrôlés dans les rangs français en tant que soldats (engagés et appelés) ou que supplétifs a toujours dépassé celui des moudjahidine, et que l’écart s’est accru à partir de 1958 pour atteindre un rapport de 6 contre 1 au début de 1961 (210 000 contre 33 000 selon les archives militaires françaises. Même s’ils peuvent relativiser la signification de ces nombres en tenant compte des pressions françaises facilitées par la disproportion des forces en présence, du manque d’armes, des pertes beaucoup plus fortes de l’ALN et du renouvellement plus rapide de ses combattants, il n’en reste pas moins que les ordres de grandeur des effectifs engagés des deux côtés tout au long de la guerre (336.748 militants et combattants du FLN-ALN recensés) semblent comparables. Ce fait suffit à remettre en question la thèse officielle de la quasi-unanimité nationale.

Un fait d’une telle importance exige des explications qui ne se limitent pas à la lâcheté ou à l’intérêt personnel d’individus ayant cru choisir le camp du plus fort. Même si l’histoire doit tenir un juste compte de l’énorme inégalité de puissance et de richesse entre les deux camps, et de leur exploitation systématique par les autorités françaises, elle ne saurait pour autant exclure a priori le rôle des méthodes de guerre et de gouvernement du FLN-ALN tendant à multiplier les traîtres pour prouver la vertu des patriotes. L’histoire de la Révolution algérienne doit prendre en considération, comme l’a fait celle de la Révolution française, l’existence de l’ « anti-révolution », de la résistance du peuple aux abus de la révolution, qui ne se réduit pas à une simple contre-révolution.

Elle doit enfin lever le plus grand des tabous, celui qui recouvre de silence les féroces représailles exercées contre les « traîtres » après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, en violation flagrante d’une clause fondamentale des accords d’Évian. L’occultation par l’État algérien de ce sanglant épisode ne fait que souligner les limites de l’unanimité nationale, et semble accréditer la thèse d’un « génocide » aux 150.000 victimes, affirmée sans preuve suffisante par les défenseurs des harkis en France.

Si difficile que soit cette remise en question des certitudes officielles, elle est nécessaire pour faire sortir l’Algérie d’une culture de guerre et de guerre civile, qui postule l’unité nationale et assimile toute divergence à une trahison, rendant la démocratie impossible. Comme l’écrit Lahouari Addi, le système politique algérien est fondé sur le « présupposé qu’entre Algériens il n’y a pas de conflits politiques. Il y a des conflits politiques entre Algériens et étrangers, ou entre Algériens patriotes et Algériens traîtres. Ce type de conflit n’a pas à être institutionnalisé, car les traîtres sont à exterminer physiquement, à « éradiquer », d’où le caractère sanglant de la crise actuelle qui oppose, pour les uns, les traîtres à la nation, et, pour les autres, les traîtres à l’Islam, qui définit la nation. Ni chez les uns ni chez les autres n’émergent les catégories modernes de corps électoral et de souveraineté populaire parce que ces catégories supposent la liberté politique de l’individu et, surtout, l’idée d’une minorité s’opposant légalement à une majorité » .

La démocratie française n’est pas née de l’extermination des Vendéens, de l’anéantissement d’une France par une autre, mais de leur lente accommodation réciproque. La démocratie espagnole n’a pas répété en 1975 l’implacable vae victis du général Franco contre les vaincus de 1939. On peut souhaiter que de l’excès du malheur algérien finisse par sortir un progrès politique, et que l’histoire y contribue. Mais dans la situation actuelle, la manipulation de la mémoire par les deux camps hostiles rend l’émancipation de l’histoire nationale moins vraisemblable que jamais. C’est une raison d’apprécier, par comparaison, la grande chance que donne aux historiens travaillant en France l’absence d’une doctrine officielle de l’État français sur la guerre d’Algérie.

Salah

a group of children and adults standing in front of a building
a group of children and adults standing in front of a building

INDEMNISATION COMPLÉMENTAIRE POUR LES CAMPS DE BIAS ET ST-MAURICE :

"UN ACTE POLITIQUE FORT" OU UNE MANŒUVRE DIVISIVE ?

L’annonce récente de l’indemnisation complémentaire réservée aux anciens résidents des camps de Bias et Saint-Maurice a suscité des réactions contrastées au sein de la communauté harkie et au-delà. Pour certains, cette mesure est perçue comme un "acte politique fort", une reconnaissance tardive mais bienvenue des souffrances endurées par ces familles. Cependant, pour d’autres, plus sensés et plus critiques, cette initiative n’est qu’une tentative de division, un moyen de semer la confusion et de fragmenter encore davantage une communauté déjà éprouvée.

Les harkis et leurs proches ont traversé des épreuves profondément traumatisantes, et leur histoire est marquée par une série d'injustices graves et persistantes. Ceux qui ont été parqués dans des camps tels que Rivesaltes, le Larzac, Bourg-Lastic, et La Rye-Le Vigean ont été relégués dans des conditions extrêmement précaires avant d'être transférés dans des hameaux de forestage et autres cités urbaines. Cette relégation a constitué une véritable négation de leurs droits fondamentaux et de leur citoyenneté, une citoyenneté qui avait déjà été niée de manière systématique en Algérie française.

Le parcours de ces familles a été marqué par l'exclusion sociale, le racisme et les discriminations multiples. En effet, le système colonial les avait déjà marginalisés et stigmatisés, et cette marginalisation s'est poursuivie sur le sol français. Dans ces camps, les harkis et leurs proches vivaient dans des conditions de vie déplorables, souvent isolés et sans accès adéquat aux services de base, ce qui les a maintenus dans un état de pauvreté et de précarité.

L'un des impacts les plus dévastateurs de cette relégation a été l'échec scolaire des enfants de harkis. Cet échec n'était pas simplement le résultat de difficultés individuelles, mais bien la conséquence directe des conditions de vie et du manque de soutien dont souffraient leurs familles. Les enfants des harkis se sont trouvés en situation d'infériorité sur le plan scolaire en raison de l'absence de ressources adéquates et du manque de soutien pour apprendre et maîtriser la langue française. Cette barrière linguistique a eu des répercussions considérables sur leur capacité à s'intégrer socialement et professionnellement.

Les difficultés d'insertion sociale et professionnelle ont été exacerbées par ces conditions initiales défavorables. Les enfants de harkis, souvent marqués par l'échec scolaire, ont eu beaucoup de mal à trouver leur place dans la société française. Le manque de diplômes et de qualifications les a souvent condamnés à des emplois précaires et mal rémunérés, renforçant encore leur marginalisation.

Parallèlement à ces défis économiques et sociaux, les traumatismes psychiques subis par la première génération de harkis se sont transmis aux générations suivantes. Ces traumatismes, hérités de la violence du système colonial et de la guerre d'Algérie, ont été aggravés par les conditions d'accueil et de vie en France. Les familles harkies ont souvent vécu avec un sentiment de rejet et d'abandon, nourri par les discriminations et les injustices qu'elles ont subies. Cette souffrance collective a souvent été passée sous silence, non reconnue par les autorités et la société en général.

Le traumatisme collectif des harkis et de leurs descendants ne se limite pas aux deux seuls camps de Bias et de Saint-Maurice, qui ont été retenus pour une indemnisation complémentaire. Il est donc injuste de prétendre que les souffrances et les privations n'ont concerné que les personnes passées par ces deux camps spécifiques. En réalité, tous les harkis et leurs proches ont été touchés par ces injustices, quels que soient les lieux où ils ont été relégués.

La reconnaissance de ces souffrances et la réparation des injustices passées sont essentielles pour la justice et la réconciliation. Il est crucial de ne pas limiter cette reconnaissance à quelques cas particuliers, mais de la considérer dans toute sa globalité. Les harkis et leurs descendants méritent que leur histoire soit pleinement reconnue et que les mesures d'indemnisation tiennent compte de la réalité de leur vécu.

En conclusion, l'histoire des harkis et de leurs proches est une histoire de souffrance, de marginalisation et de lutte pour la reconnaissance de leurs droits. Les traumatismes qu'ils ont subis ne peuvent être ignorés ni minimisés. Il est du devoir de la société et des autorités de reconnaître pleinement cette histoire et de prendre des mesures justes et équitables pour réparer les injustices passées. Que chacun tire les conclusions qui s'imposent et agisse en conséquence pour que justice soit enfin rendue.

Salah

En ce jour de fête, une pensée pour nos frères et sœurs harkis restés en Algérie

En ce jour de fête, nos pensées se tournent avec affection et solidarité vers nos frères et sœurs harkis, ainsi que leurs descendants, qui sont restés en Algérie. Certains y sont restés par choix, d'autres par contrainte, et d'autres encore par un malheureux hasard des circonstances. Qui sommes-nous pour les juger ? Nous pourrions tout aussi bien être à leur place, et eux à la nôtre. Tandis que nous avons été en grande partie déculturés, arrachés à nos racines, nos traditions et notre langue, eux ont dû affronter des défis d'une autre nature.

Les défis endurés par les harkis restés en Algérie

Ils n'ont peut-être pas été déculturés comme nous l'avons été, mais ils ont connu les brimades, les humiliations, et les répressions. Ils ont traversé la décennie noire, une période de violence et de terreur qui a marqué profondément l'histoire de l'Algérie. Ils ont enduré le déni de leur identité et de leur histoire, la propagande étatique, et la falsification de leur passé dans les écoles algériennes. Ils ont été marginalisés et stigmatisés dans leur propre pays, souvent perçus comme des traîtres ou des collaborateurs par une société marquée par la douleur et la division post-coloniale.

Un appel à l'action pour le gouvernement français

Il est de notre devoir moral de plaider pour que le gouvernement français prenne des mesures concrètes pour aider ceux et celles qui souhaitent s'installer en France, quelle que soit leur génération. La priorité devrait être accordée aux enfants de la première génération, aux anciens harkis et à leurs veuves, car ils ont vécu les moments les plus difficiles de notre histoire commune. Cette "immigration" choisie est légitime et mériterait autant d'attention que d'autres formes d'immigration souvent subies par des populations en détresse.

Le parcours du combattant des harkis en Algérie

Pourtant, des deux côtés de la Méditerranée, un silence pesant et coupable règne à leur encontre. Un véritable parcours du combattant les attend lorsqu'ils cherchent à obtenir des visas ou à régler leurs situations administratives auprès de l'ambassade de France et d'autres institutions responsables. Les obstacles bureaucratiques et les lenteurs administratives ajoutent une couche supplémentaire de souffrance à des vies déjà marquées par les épreuves.

Un appel à la solidarité et au respect mutuel

En ce jour de l'Aïd, nous souhaitons adresser une pensée spéciale à eux, car ils font partie intégrante de notre communauté et de notre histoire. Nous leur souhaitons une bonne fête de l'Aïd, ainsi qu'à tous les musulmans, à tous les harkis et leurs familles, et à tous les harkis et leurs descendants en Algérie. Que nos amitiés fraternelles et notre solidarité soient inébranlables.

Nous ne devons pas les oublier, même si nous nous sentons souvent impuissants à agir à notre humble niveau. Respectons-nous les uns les autres, car notre drame est commun : eux ont connu les tragédies et les souffrances là-bas, tandis que nous avons connu l'exil et la difficile intégration ici. Ensemble, nous devons nous soutenir et travailler à une reconnaissance pleine et entière de nos histoires et de nos souffrances partagées.

En ces moments de réflexion et de fête, renouvelons notre engagement à ne pas les oublier et à plaider pour des actions concrètes en leur faveur. Que cette journée soit un rappel de notre devoir de mémoire et de solidarité envers tous ceux qui partagent notre héritage.

Salah

"Harki" : un mot symbole des fractures

de la France de 2024

Dans la France de 2024, une histoire tumultueuse résonne encore

Dans la France de 2024, un simple mot évoque une histoire tumultueuse, une tragédie nationale. Il est en même temps la preuve qu’il n’y a plus un seul peuple uni sur cette terre de France : harki. Ce terme, d’origine arabe, s’est inscrit dans le lexique français comme un symbole complexe, révélateur des divisions qui persistent au sein de notre société.

Les harkis : combattants courageux et symboles de l’idéal républicain

Les Harkis, ces combattants courageux d’origine algérienne qui se sont battus aux côtés de la France pendant la guerre d’Algérie, incarnent à la fois l’idéal républicain et l’amour de la France. Parmi ces 200 000 hommes engagés aux côtés des unités régulières de l’armée française, seulement 40 000 d’entre eux purent rentrer en France avec leurs familles, grâce à l’initiative d’officiers français qui avaient enfreint les ordres.

Une trahison par deux nations

Par le sang versé, ils sont devenus Français. Ils ont sacrifié leur vie, et parfois leur famille, pour défendre l’idéal français, mais ont été abandonnés et trahis par les deux côtés du conflit. Victimes de représailles atroces après l’indépendance de l’Algérie, leur histoire est marquée par la souffrance, la marginalisation et l’injustice. Même si les accords d’Évian devaient garantir leur sécurité en France, l’honnêteté nous pousse à reconnaître que la France a échoué et que ces héros, pourtant français, n’ont pas été traités à leur juste valeur.

Un mot chargé de contradictions

Pourtant, malgré les reconnaissances officielles tardives et les efforts pour réparer les torts passés, le mot « harki » reste chargé de significations contradictoires en France aujourd’hui. Pour nous, Français fiers et passionnés, il évoque le courage, le dévouement, le sacrifice et l’attachement à la patrie. Pour d’autres, il est synonyme de trahison, de honte et de stigmatisation. En 2024, l’usage du terme « harki » révèle les fissures profondes qui traversent notre société.

Une arme pour humilier

Il est employé non seulement pour honorer la mémoire de ces héros oubliés, mais aussi comme une arme pour dénigrer, humilier et exclure. Ce mot est devenu une insulte, utilisée par ceux qui détestent la France alors même qu’ils n’ont connu qu’elle, une accusation de manque de loyauté envers ses origines, une manière de renvoyer aux origines et de pointer du doigt ceux qui sont considérés comme traîtres, tout en étant fièrement et passionnément français.

La fracture sociale en France

La fracture sociale en France ne se limite pas à la question des harkis. Elle se manifeste à travers les divisions alimentées par des questions ethniques, religieuses ou culturelles qui persistent dans notre société. Plutôt que de faire nation, de faire France tous ensemble à travers ce qui devrait nous unir : le drapeau tricolore, l’histoire, la grandeur de la France… Les attaques verbales et numériques contre ceux qui sont perçus comme des « harkis » témoignent de ces divisions, de cette méfiance et de cette hostilité envers ceux qui sont considérés comme ennemis.

Les descendants d’immigrés face aux défis d’intégration

Soyons honnêtes, nous avons sur le sol de la France des descendants d’immigrés, dont les parents respectaient bien souvent le pays qui les avait accueillis, avaient une reconnaissance pour un pays qui leur avait offert une condition sociale et de vie plus confortable que celle qu’ils auraient eue dans leur pays d’origine. Trop de ces descendants, alors qu’ils n’ont connu que la France, sa République, son système éducatif, médical… n’aiment pas la France et se sentent davantage appartenir à des pays qu’ils ne connaissent pas.

Un appel à l’empathie et à la compréhension

C’est pourtant en abordant ces questions avec empathie, compréhension et engagement que nous pourrons espérer surmonter ces divisions et bâtir un avenir plus harmonieux pour tous les citoyens français, quelle que soit leur origine ou leur histoire. Car, malgré ces divisions, il reste de l’espoir. L’histoire des Harkis nous rappelle l’engagement et l’espérance d’une idée française. En honorant la mémoire des Harkis, nous devons œuvrer pour une société plus juste, plus inclusive et plus unie.

Les parallèles avec le passé : une leçon pour l’avenir

Ceux qui avaient choisi la France en 1962 étaient perçus comme des traîtres en Algérie. En 2024, les choses n’ont pas changé ou alors l’histoire est un éternel recommencement. Les Français d’origine étrangère, parfaitement intégrés et assimilés, qui aiment et vivent à la française, sont toujours taxés de « harki » et, par conséquent, perçus comme des traîtres par les ennemis de l’intérieur en France.

Les nouvelles formes de persécution

Les persécutions et les assassinats ne sont plus là, mais les méthodes d’intimidation utilisées pour lutter contre ces pseudo-traîtres ont évolué vers le numérique et la persécution, même si elle n’est évidemment pas la même, est toujours là. Pour oser un autre parallèle avec l’Algérie, qui a été plongée dans une tragique décennie noire entre 1992 et 2002, où la barbarie islamiste sema la terreur dans le pays, avec l’entrisme islamiste progressant dans notre pays, en France, il faut craindre, si nous n’y prenons garde que demain ceux qui utilisent le mot « harki » à des fins injurieuses se retourneront armés contre la France et contre tous ceux qui l’aiment.

Conclusion : un appel à l’unité et à l’action

En conclusion, le terme "harki" continue de porter un poids immense dans notre société. Il est un rappel constant des luttes passées et présentes, des sacrifices et des trahisons. Mais il doit aussi être un appel à l'unité, à l'action et à la réconciliation. Nous devons reconnaître les erreurs du passé, honorer la mémoire des harkis et travailler ensemble pour bâtir une France où chacun, quelle que soit son origine, peut trouver sa place et être respecté. C'est en affrontant ces défis avec courage et compassion que nous pourrons espérer construire un avenir plus juste et plus harmonieux pour tous.