Les Harkis, ce sont ces soldats algériens qui ont combattu aux côtés de Français. Cinquante ans après, la douleur reste encore vive et l'incompréhension demeure. « Oui, quelques-uns parmi nous connaissent des difficultés sociales », dit Haddadi Hocine, le président de l'association des combattants rapatriés d'Algérie. Il était jeune quand il a combattu sur le sol algérien avec l'armée française. Il est arrivé à Nantes à l'indépendance en 1962.
Un autre harki ne cache pas sa douleur. Pendant huit ans, il a été ce qu'on appelait un supplétif de l'armée française. Lui aussi est arrivé à Nantes en 1962, embauché par la ville. En 1982, il est retourné « en vacances » en Algérie où il a été « arrêté, emprisonné et torturé ».
De retour à Nantes, diminué, presque aveugle, il n'a pas retrouvé son statut à la ville de Nantes. Le « cas de force majeure » n'a pas été retenu par la municipalité de l'époque.
Hier matin, au monument rezéen qui rappelle la guerre d'Algérie, évoquant non seulement les jeunes de Loire-Atlantique tombés de l'autre côté de la Méditerranée mais aussi ce que la République doit aux harkis, une cérémonie a honoré ces hommes. Ils étaient une dizaine, sur une quarantaine de harkis vivant encore en Loire-Atlantique, à se souvenir. Ils étaient un peu effacés parmi les drapeaux, les personnalités, les représentants des associations d'anciens combattants.
Jacques Floch, ancien secrétaire d'État aux Anciens combattants, est de ceux qui ont voulu cette journée consacrée aux harkis. Il rappelle que Haddadi Hocine et son association ont participé aux travaux qui ont permis d'édifier le monument.
L'assistance a écouté le message du président Hollande qui parlait de « mémoire vivante et souffrante. Il y a cinquante ans, la France a abandonné ses propres soldats ».
source :
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/les-harkis-des-soldats-abandonnes-1560285